REAPPROPRIATION

KIRITIN BEYER

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DÉMARCHE ARTISTIQUE

Réappropriation se situe dans la prolongation d’une série photographique conceptuelle que j’ai réalisée en 2010 sur les Îles du Salut, en Guyane française.

Entre 1852 et 1953, s’y trouvait l’un des bagnes les plus redoutés de France. Aujourd’hui, seuls en subsistent quelques vestiges. Malgré la beauté du lieu, j’ai ressenti le poids de ce qui avait existé. J’ai aussi observé comment la nature avait, en quelque sorte, purgé le passé.

En 2012, j’ai collaboré avec mon partenaire, Parris Jaru, pour créer Réappropriation. Artiste peintre, Parris intègre souvent des éléments naturels dans sa pratique, influencée par ses origines jamaïcaine et amérindienne. Nous avons puisé notre inspiration dans mon expérience en Guyane et dans l’héritage culturel de Parris.

Réappropriation explore le conflit permanent entre nature, structures humaines, paysages artificiels et société moderne — une tension entre appropriation et préservation, usage immédiat et bénéfice à long terme. À travers la photographie, nous cherchons à révéler les relations entre ces
forces opposées et leurs effets réciproques.

Dans les sociétés traditionnelles, masques et costumes incarnent les esprits et permettent de s’y relier. La transformation du porteur de masque en entité spirituelle nécessite des rituels — musique, danse — que nous avons évoqués dans les mouvements de Parris dans l’espace.

En contraste avec le monde naturel et spirituel, nous avons choisi comme décor des anciens complexes industriels et commerciaux, autrefois florissants, aujourd’hui abandonnés et oubliés.

POURQUOI J’AIME CETTE SÉRIE PHOTOGRAPHIQUE, par Aurélie

Réappropriation est un titre approprié pour cette série conceptuelle. Des lieux abandonnés sont transformés en terrains d’expression personnelle, tandis que des traditions ancestrales venues d’Afrique et des Caraïbes sont réinterprétées.

Les photographies sont le fruit d’une collaboration entre Kiritin Beyer, photographe franco-néerlandaise, et Parris Jaru, artiste peintre né en Jamaïque. Le duo créatif — et couple dans la vie — a travaillé ensemble pour explorer des lieux abandonnés, trouver des masques, concevoir des costumes et étudier gestes et postures traditionnels à récréer.

Le résultat est saisissant et chargé de mystère. Un personnage énigmatique habite un no man’s land de bâtiments abandonnés dans lesquels la nature a repris ses droits. Il change d’apparence, son visage dissimulé par un masque.

On ne sait rien de lui ni des lieux où il se trouve ; il est simplement là, surpris durant des rituels et des danses dont lui seul connaît la signification. J’aime l’art qui interroge.

À PROPOS DES ARTISTES

Kiritin Beyer est née à Copenhague d’une mère française et d’un père néerlandais. Après avoir passé une partie de son enfance dans les Pyrénées françaises, elle s’installe à Paris pour intégrer l’École nationale de cirque, où elle découvre la plasticité du corps humain — une expérience qui influencera son travail artistique.

Elle passe cinq ans à Paris comme mannequin, avant de réaliser qu’elle préfère être derrière l’objectif. En 2004, elle s’installe à New York pour se consacrer à la photographie et au cinéma. Son talent est reconnu par une bourse de création décernée par BRIC, une fondation artistique basée à Brooklyn.

En 2012, elle part en Afrique de l’Est avec Parris Jaru pour tourner Imagination is Creation, un court-métrage nommé aux Emmy Awards dans la catégorie Arts.

Elle se rend ensuite en Inde pour documenter les pigments naturels utilisés dans le textile, les arts et la pratique ayurvédique. Le film A Trail of Pigment reçoit le B Free Award dans les catégories Artistique et Santé, décerné par BRIC.

En 2016, Kiritin réalise un court-métrage inspiré des peintures de Parris Jaru pour le groupe musical Les Nubians. La vidéo est projetée lors de leurs concerts aux États-Unis. Depuis, elle a dirigé et monté de nombreuses vidéos.

Kiritin Beyer vit à Brooklyn (New York), où elle travaille comme photographe et vidéaste pour des magazines de décoration et des designers.

Black and white portrait of a person with light hair against a dark background

Originaire des Caraïbes, Parris Jaru commence très jeune à créer des œuvres à partir d’éléments naturels. Il sculpte le bois tombé pour fabriquer masques, flûtes et tambours — ses premières expérimentations artistiques.

Arrivé à New York dans les années 1980, il est fasciné par la scène artistique et se met à peindre. Chez Marvel Comics, il rencontre des pionniers de l’art graphique, qui influencent son travail.

Il commence à vendre ses toiles dans les rues de Soho et de l’East Village, alors bouillonnants de créativité. Il collabore avec plusieurs peintres majeurs de la scène underground de l’époque.

Aujourd’hui, Parris vit à Brooklyn, expose et vend ses œuvres dans des foires d’art à New York, Miami et à l’étranger. Il réalise également des commandes en partenariat avec l’Arco Gallery à Soho, New York.

Parris explique : « Plus je donne à l’expression artistique, plus elle me donne en retour. La peinture et la poésie sont devenues mon instrument de survie et mon plus grand amour. Quand je montre mes œuvres, mon seul souhait est de m’adresser à ceux qui veulent entendre mes mots au-delà de la conversation ordinaire. Alors, mon travail est accompli — pour l’instant. »

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