ON THE ROAD
TONY HARMER

DÉMARCHE ARTISTIQUE
Je suis né avec une passion pour les voitures. Avant de m’installer aux États-Unis depuis le Royaume-Uni, ma seule image de l’Amérique venait des séries d’action comme L’Agence tous risques. Je m’attendais à voir des poursuites en voiture toutes les dix minutes… Ce fantasme s’est vite dissipé, mais mon amour des voitures est resté intact.
Avec une grande partie de ma famille toujours au Royaume-Uni, je faisais régulièrement des allers-retours pour assister aux courses de F1 et de DTM avec mon père et mes oncles — c’est là que la photographie m’a captivé. J’“empruntais” le Minolta 7000i de mon père et photographiais tout ce que je pouvais, cherchant des angles et des points de vue moins évidents. Il m’arrivait de me faufiler dans des zones interdites, mais à dix ans, il était facile de passer inaperçu. À un moment donné, mes parents développaient dix pellicules à la fois, jusqu’à ce qu’un revendeur Agfa me propose un parrainage. Je ne savais pas encore que ma passion pour les voitures et la photographie deviendrait un jour mon métier.
Après le lycée, j’ai construit des maisons pendant cinq ans, puis conduit un camion de livraison à New York pendant deux ans. Pendant ce temps, j’économisais pour acheter mon premier appareil photo reflex numérique — je gardais toujours mon objectif en tête. Peu après l’avoir acquis, j’ai quitté mon emploi pour me consacrer entièrement à la photographie. L’un de mes meilleurs amis, Brian Scotto, débutait alors sa carrière de journaliste. Nous sommes devenus un duo, et nous travaillons toujours ensemble aujourd’hui.
Je me souviens de mon premier contrat rémunéré : 200 dollars — l’une des expériences les plus exaltantes de ma vie. Les vingt dernières années ont été une folle aventure.


POURQUOI J’AIME CETTE SÉRIE DE PHOTOGRAPHIE DE PAYSAGE, par Aurélie
Cette série capture quelque chose de profondément américain : notre fascination pour la route ouverte.
Venant de Paris, je ne comprenais pas vraiment l’attrait des Américains pour partir sans destination précise. L’idée de monter dans une voiture et de rouler sans but me semblait étrangère, presque absurde. Dans un pays où chaque mètre carré est habité ou façonné depuis des millénaires, il n’y a pas de véritable “grands espaces”. On n’est jamais loin de rien.
Mais en traversant l’Atlantique, j’ai découvert un territoire de routes infinies et d’horizons sans fin. Vivre aux États-Unis m’a permis de comprendre que le besoin de partir, de s’évader, est inscrit dans l’identité américaine.
Ce sentiment traverse les siècles — des tribus nomades aux pionniers qui ont traversé le continent à la recherche d’une vie meilleure. “Go West, young man” est devenu un mantra. Sur la route de Kerouac, un manifeste.
Je comprends désormais l’appel magnétique de la route. La liberté et l’aventure nous manquent trop souvent, sauf quand on est sur la route. Il y a quelque chose d’enivrant à laisser le voyage devenir la destination.
Ces photographies sont une invitation au départ. Elles nous incitent à quitter le quotidien et à suivre les possibilités infinies qui s’ouvrent sur la route.
À PROPOS DE L'ARTISTE
Tony Harmer est un photographe commercial et éditorial publié à l’international. Né à Londres, il s’est installé jeune à New York, où sa passion pour la photographie est devenue une carrière.
Après avoir été photographe en chef et directeur photo pour Antenna et 0-60 Magazine, il s’est tourné vers des clients haut de gamme tels que Porsche, Audi, Toyota, Mazda, Rivian, Subaru, Hyundai, Infiniti et Ford.
Aujourd’hui basé à Los Angeles avec sa femme et leurs deux bouledogues français, il explore la lumière à travers la photographie automobile, le paysage, le lifestyle et la nature morte.
En dehors de son travail, Tony Harmer voyage, suit les courses de Formule 1 et s’engage activement pour la sensibilisation à la santé mentale.

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